Bastien Chipolet n’est pas une arme classique, mais un redoutable fléau auditif. Cet adolescent maladroit, vêtu de chemises douteuses et d’un pantalon trop court, sème le chaos armé de sa guitare bancale, récupérée dans un vide-grenier. Cet instrument au bois ébréché émet des sons grinçants et discordants qui transpercent les tympans avec une précision mortelle. Chaque tentative de morceau — souvent une « reprise originale » d’un classique massacré — provoque des fuites, des cris et, parfois, des négociations désespérées pour qu’il arrête. Son pouvoir réside dans sa persévérance : rien ne l’arrête, pas même les huées, transformant la gêne en une arme imparable.
L’histoire de Bastien Chipolet
Un soir d’été, Bastien Chipolet se produisait sur la place du village avec sa fidèle guitare. Son objectif : impressionner un groupe d’adolescents indifférents. Alors qu’il entamait une reprise chaotique d’une chanson populaire, une bande de motards imposants débarqua, décidée à semer la pagaille. Ignorant la tension, Bastien continua à jouer, amplifiant les fausses notes et les grincements. Les motards, abasourdis par ce bruit infernal, battirent en retraite, incapables de supporter l’assaut sonore. Les villageois, mi-hilares, mi-sidérés, prirent Bastien pour un héros malgré lui. Depuis, sa guitare est surnommée « la Détonante », et Bastien, inconscient de son talent destructeur, continue à jouer.